Langues Celtiques

Les langues celtiques font partie des langues indo-européennes. 
 

Elles sont apparues aux environ de 2300 av JC, quelque part entre les Balkans et la mer Noire.
Vers 300 av JC, elles étaient parlées en Gaule, en Irlande, en Espagne, en Italie du Nord, en Europe centrale et dans les Balkans.
Il y existe trois grandes branches dans la langue celtique :

  • La première, et sans doute la plus ancienne, est le celtique q ou le goidélique, le gaëlique (des Goidels, les Irlandais). Cette langue a conservé le son q de l'indo-européen original, qui se prononça K par la suite, mais resta écrit c. Cette langue des Irlandais fut introduite en Ecosse au Vème siècle av JC, elle atteignit ensuite l'île de Man où certains continuent encore à la parler aujourd'hui. (Irlande+Ecosse+île de Man = 600 000 locuteurs)
  • La deuxième langue est le celtique p  ou brittonique (des Brittons, anciens habitants de la Grande Bretagne). Cette langue est apparentée au breton. Dans cette langue, le son k s'est transformé en p. Le celtique p fut parlé en Grande-Bretagne mais le peuplement anglo-saxon la confina au Pays de Galles, à la Cornouaille et à la Bretagne où la langue fut réintroduite au Vème siècle. (Pays de Galles : 500 000 locuteurs, Cornouaille + Bretagne : 250 000 locuteurs)
  • La troisième langue est le picte, langue qui reste énigmatique et qui n'est pas celtique pour certains. Nous connaissons cette langue surtout grâce à des inscriptions sur les pierres où l'on reconnaît des éléments celtiques. Les Pictes occupèrent l'Ecosse au nord de l'isthme Forth-Clyde. Cette langue n'est plus parlée.

Il existe aussi le cornique (Cornouaille) et le manxois (île de Man) qui sont aujourd'hui pratiquement éteints, même si certains essaient de leur redonner vie.
Toutes ces langues connaissent la mutation consonantique : certaines consonnes initiales de mots peuvent se transformer sous l'action du mot qui précède, par exemple, un b ou un m peuvent se transformer en v, ainsi "mille" devient "vil" dans "daou vil" (deux mille).

 

L'écriture
 

On a l'habitude de dire que les Gaulois n'avaient pas d'écriture car les druides en auraient interdit l'usage. Il est exact que les Celtes ne développèrent pas d'alphabet mais ils utilisèrent quand même l'écriture en transcrivant leur langue à l'aide d'alphabets étrangers. Les druides eux-mêmes utilisèrent l'écriture dans le domaine profane (il n'était pas permis de transcrire les textes sacrés). On possède cependant peu de textes écrits par les Gaulois, les tablettes de cire  (périssables) ont disparu et il ne nous reste que les supports non périssables : le métal, la céramique, la pierre. Sur le continent, seules quelques régions ont connu une épigraphie (inscriptions sur des pierres) indigène en langue celtique. Ce sont la Gaule cisalpine et transalpine (gaulois), la Castille (celtibère), et la région des Lacs en Italie du Nord (lépontique).  Les inscriptions celtiques ont utilisé un alphabet d’emprunt, plus ou moins adapté: l’alphabet ibère en Celtibérie (à partir de 300 av JC env), l’alphabet étrusque pour le lépontique (au même moment) et les alphabets grec et latin pour le gaulois (du IIIème s av JC. au IIIème s ap JC). Peu de textes possèdent des phrases entières, il s'agit le plus souvent de noms de personnes, de dieux ou de peuples. Mais nous ne pouvons interpréter de façon sûre les documents exceptionnellement longs, comme le Bronze celtibère de Botorrita (trouvé en 1971), la Tablette gauloise de Chamalières ou celle de L’Hospitalet du Larzac. L’interprétation de ces documents repose largement sur des hypothèses comparatives, appuyées soit sur les autres dialectes indo-européens, soit sur les langues celtiques insulaires qui, elles, sont beaucoup mieux connues.

Les survivances de la langue gauloise dans le français d'aujourd'hui
Du gaulois, il nous reste peu de mots (environ 80) ce sont surtout :

  • des noms de lieux:  Brive signifie "pont", dun "forteresse" (Verdun, Châteaudun), magos "marché" (Rotomagus : Rouen, Catumagos : Caen), briga, "colline (Brie, Brienne)
  • des mots de la vie agricole : alouette, arpent, bouc, bruyère, cervoise, charrue, chemin, chêne, lande, lieu, mouton, ruche, sillon, tonneau, truie.

 

Le breton aujourd'hui
 

L'actuel breton est apporté en Bretagne par des populations venues d'Angleterre entre le Vème et le Xème siècle ap JC. Au IXème siècle, il est parlé jusqu'à Rennes ; mais il est ensuite repoussé vers l'ouest, sur une ligne allant de Paimpol à Vannes. Au XIXème siècle, le romantisme suscite un mouvement de renouveau auquel le Recueil de poèmes bretons Barzaz-Breiz (1849) du vicomte de La Villemarqué (1815-1895) donne une impulsion décisive.
Le breton est parlé aujourd'hui par deux groupes de locuteurs : les personnes âgées des zones rurales, et une minorité instruite de quelques dizaines de milliers de personnes qui lutte pour son maintien et sa normalisation. Au total, il est compris par environ 650 000 personnes et parlé par 250 000. On distingue traditionnellement quatre variétés de breton, qui correspondent aux divisions ecclésiastiques et féodales de la basse Bretagne : le cornouaillais, dans le sud du Finistère, une partie des Côtes-d'Armor et du Morbihan ; le trégorrois, dans les Côtes-d'Armor ; le léonard, au nord du Finistère ; le vannetais, autour de Vannes. Le vannetais se distingue des trois premiers par sa prononciation (l'accent porte sur la dernière syllabe et non sur l'avant-dernière), sa grammaire et son vocabulaire. Cette fragmentation linguistique est l'un des principaux obstacles à l'adoption d'une orthographe commune.